Chimaera sanguinem
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Depuis l'arrivée de la Reine des Chimères et de ses nombreux sujets, les humains doivent apprendre à vivre en communauté avec eux, pour le meilleur ou le pire...
 
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 Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]

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Ozalee Fauconnier

Ozalee Fauconnier


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MessageSujet: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyDim 5 Juin - 18:00

Le faire ou ne pas le faire ? Se décider aujourd’hui ou se décider demain ? Thé noir ou thé vert ? Hum… cette question là n’avait rien à faire dans ma tête. Quoique… Je prendrais bien un thé.

Je soufflais fort, soulevant la frange qui dissimulait une grande partie de mon visage. Mon regard croisa alors celui de mon reflet dans le miroir. J’aurais contemplé le néant que cela m’aurait fait le même effet. Peut-être devrais-je opter davantage pour un bon café corsé…

Rejetant les cheveux en arrière, je me levais d’un bond et traversais ma chambre à grands pas. Au moins, je m’étais décidée à sortir, c’était déjà cela de gagné. Je faillis me cogner à l’un de mes charmes suspendus à l’entrée du petit appartement que j’occupais, juste au dessus du salon de thé. Les plumes accrochées à la protection enchantée me chatouillèrent le visage, me rappelant les oiseaux de proie qui m’approchaient souvent lorsque je me promenais dans la montagne, loin de la Capitale. Eux au moins n’étaient pas effrayés par ma présence. Pas comme les humains. Et pourtant, c’était précisément ces derniers que j’allais voir.

Je n’avais jamais dit que j’étais quelqu’un de logique.

Je descendis les escaliers pour me retrouver à la sortie du magasin, porte arrière. Elle aurait bien besoin d’un petit coup de peinture d’ailleurs. Il faudrait que je pense à acheter le matériel en rentrant. Il me faudrait une couleur ésotérique, mais laquelle ? Du bleu, pour rappeler les songes ? Du mauve, pour le mystère ? Du noir, ténébreux et énigmatique ? Du blanc… euh… pour faire neuf ?

Trop accaparée par ces réflexions existentielles, je ne vis pas la forme sombre se dessiner devant moi… du moins, pas avant de la heurter de plein fouet, me retrouvant le fessier sur le sol.

« Oh, je ne t’attendais pas de si tôt, Magicienne d’Oz’ ! »

Cette voix… Pas cette voix ! Tout  SAUF cette voix !!

Je me redressais, mes yeux lançant des éclairs que la stupide Ombre en face de moi ne dut certainement pas voir, car ma frange dissimulait presque entièrement le haut de mon visage.

« Asher ! Je t’ai déjà dit de déguerpir ! Je ne veux pas te voir ici… ni ailleurs ! »

Aussitôt, l’Ombre ne put s’empêcher de me lancer son regard de Chimère battue.

« S’il te plait, un petit geste, Shaman ! Tes Caches-Chimère sont réputés pour être les meilleurs ! Ozalee ! »

Je réprimais une moue écœurée au moment où il saisit mon pied à deux mains. Je me dégageais vivement, le toisant de toute ma hauteur. Inutile de me flatter, je savais déjà que j’étais un génie !

Mais c’était sans compter sur la témérité de la glue qui s’accrocha à ma jambe, traînant sur le sol à chaque fois que je tentais d’avancer.

« Ozaleeeeeeeeee ! »

« Asher, ça suffit ! On nous regarde ! »

« Peu importe ! Que tous nous regardent et soient témoins de ta cruauté ! »

« C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Laisse-moi maintenant, j’ai à faire ! »

Brusquement, comme s’il ne s’était jamais donné en spectacle de façon si pitoyable, Asher se redressa, dardant ses yeux sur moi avec une lueur à la fois suspicieuse et amusée. Je n’aimais pas cette expression… De toute façon, je n’aimais aucune des expressions d’Asher. Ce n’était qu’un nuisible qui avait décidé de me pourrir la vie. Il ferait mieux de se mettre au travail s’il espérait pouvoir un jour se payer l’un de mes –performants- Caches-Chimères –les meilleurs de toute la ville, soi-dit en passant. Mais non, ce parasite préférait mendier tel le débauché qu’il était. Hors de question que je lui fasse la charité.

« Tu te rends à la Ruche, n’est-ce pas ? Encore une fois, tu vas suivre d’un œil les enchères, sans oser lever la main »

Comment diable savait-il que… Maudit soit-il!! Euh non… Non, je n’allais pas commencer avec les malédictions, l’une d’elles s’étant soldée de la pire des manières…

« Cette fois-ci, je ramènerais peut-être un esclave, rétorquais-je sèchement tout en relevant le menton. De toute façon, ce ne sont pas tes affaires ! »

Un sourire doucereux et ô combien hypocrite étira de façon simiesque les lèvres d’Asher.

« Oh mais tout ce qui a trait à toi me concerne, ma chère. N’oublie pas que je suis ton ombre ».

Il était visiblement fier de sa réplique. Moi, cela me collait des frissons de dégoût rien que d’y penser. Vivement que je finalise ce charme anti-Ombre sur lequel je travaillais…

***

Finalement, je parvins à me débarrasser d’Asher. Il m’avait dit avoir du travail sur les bras et je m’étais retenue de lui répliquer ce que ça devait être quand il n’en avait pas.

Avec tout ça, j’étais en retard pour les premières enchères et je craignais de ne pas trouver une bonne place. La Ruche gagnait chaque jour en popularité, ce qui révélait bien que l’intégration des Chimères ne se passait pas aussi bien que voulait nous le faire croire Caligula. Pour elle, c’était plus facile, elle avait du pouvoir et elle avait réussi à embobiner l’Empereur. Et encore, notre reine elle-même devait user de Cache-Chimère. Je me demandais ce qu’en pensait Dargo… Penser à lui réveillait des souvenirs douloureux. Autrefois, j’avais été très proche de lui. Je souhaitais devenir sa disciple la plus douée, sa préférée. Puis il y avait eu cette histoire de malédiction et j’avais dû prendre du recul avec le monde des Shamans. De toute façon, Dargo m’avait certainement oublié, comme c’était le cas de la plupart de ses anciens élèves… et parfois des nouveaux.

Je dus ranger ces pensées dans un tiroir de ma tête car j’arrivais devant la Ruche. L’imposant bâtiment me surplombait de sa hauteur et je me sentis soudainement téléportée dans un autre monde. Mais cette fois-ci, pas question de fuir. J’avais besoin de quelqu’un pour m’aider au salon de thé, or personne ne voudrait travailler pour une Chimère de son plein gré. Je n’avais donc pas le choix…



Oui bon, je vous vois venir ! D’accord, j’avais parfaitement le choix !
Agacée par ma propre mauvaise foi, j’entrais dans la Ruche. A l’accueil, une des « petites abeilles » de la propriétaire me désigna la salle au fond du couloir où se déroulaient actuellement les premières enchères. Je m’y rendis sur le champ, triturant l’amulette qui pendait à mon cou. Je me sentais soudainement nerveuse à l’idée de livrer bataille contre les miens pour obtenir un être humain…

L’estrade était vide lorsque je pénétrais dans la vaste pièce à l’ambiance feutrée. Visiblement, j’arrivais pendant la pause. C’était tout moi, ça !

Etrange. J’avais beau tourner la tête à droite et à gauche, je ne voyais nulle part Lothilla. Ce n’était peut-être pas une mauvaise chose en soi. La Reine des Abeilles était réputée pour son savoir-faire en matière de vente forcée. Je préférais ne pas dépenser mon argent bêtement. Le problème c’est qu’il valait toujours mieux saluer la maîtresse de la Ruche… histoire qu’elle puisse vous lobotomiser le cerveau avec tous les avantages à posséder un esclave. Mais puisque je ne la voyais pas… Autant ne pas la chercher !

Je pris un siège au fond de la salle, un peu en retrait. Une personne était déjà assise à côté. Je la saluais brièvement d’un hochement de tête qui fit simplement bouger ma frange.  

« Excusez-moi », dis-je sur un ton monocorde tout en prenant place.

Stressée, je me recroquevillais sur mon siège, crispée comme jamais. Je ne savais pas si j’espérais que la suite des enchères commence au plus vite ou au contraire, le plus tard possible…
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Lothilla Araneae
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Lothilla Araneae


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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyLun 6 Juin - 18:51

« La ruche est en ébullition comme à chaque fois, les derniers préparatifs se mettent en place : L’équipe deux vérifient une dernière fois la propreté des salles. Les serveuses sont prêtes et il ne reste plus qu’à sortir les esclaves des cages. »

« Bien…Qui est de présentation ce soir ? »

« Eloïse, elle semble plutôt calme pour sa première représentation. »

« Parfait. »

La jeune fille baissa la tête et se dirigea vers la porte quand je levais la main, l’interpellant avant qu’elle sorte.

« Pandore ! Mes invités ont bien reçus leurs invitations ? »

« Oui, Madame. Ils seront tous reçus dans la loge 6 et 9. »

« Bien, offre leurs les boissons. Je ne veux pas que leurs gorges soient sèches quand les enchères vont commencer. »

« Bien Madame. »

La porte se referma et je soupirai en m’affaissant contre mon siège. Posant mes mains sur le bureau et attrapant un dossier rempli de fiches d’identifications d’enfants, de femmes et d’hommes. Tous des esclaves qui étaient en ma possession actuelle et dont je devais trouver des maîtres, chacun d’eux devaient me maudire, m’insulter à l’heure actuelle. Je les avais privés de liberté, les achetant comme des objets, les vendant comme des œuvres d’arts. Il y avait de quoi me haïr c’était certain mais dans un sens. Je leur promettais une vie qui pouvait être fantastique s’ils tombaient sur les bonnes chimères…

Ce qui arrivait très rarement cela dit…

Les heures passèrent, certaines filles passèrent dans mon bureau pour me dire si telle ou telle humain avait été vendus ou étais mis de côté. Au bout de quelques heures, je me levais enfin, repassant mon kimono noir pour éviter les mauvais plis et je me dirigeais tranquillement vers les salles d’enchères, tout en tenant dans mes mains mon précieux cache-chimère.

J’errais dans les couloirs, esquivant les clients ennuyants quand une chimère en particulier attira mon attention. Debout près du bar, un verre de champagne à la main, elle se ventait de ses richesses, son manoir étant apparemment remplis d’Humain liés. Je me calais tranquillement contre un mur, observant cette femme très modeste et les hommes l’entourant.

« Madame, une boisson ? »

Je regardais Pandore dans ses vêtements de serveuse et attrapai un verre de vin blanc tout en étirant un sourire.

« Pandore, tu vois cette femme au bar ? »

« Oui, Madame. »

« Elle fait partie de l’élite, le pire genre de Chimère qu’il puisse exister. Elle a de l’argent et du pouvoir mais elle ne s’en sert que pour assouvir ses caprices tous aussi futiles les uns que les autres. Ce genre de personne, même s’il te dégoûte nous rapportera toujours de l’argent car elle veut toujours plus mais surtout, elle veut bien se faire voir. »

La jeune femme me regarda boire une gorgée avant de se tourner vers la femme que je décrivais, se plongeant dans une réflexion profonde avant de parler d’un air interrogateur pendant que je posais mon verre sur son plateau.

« La salle privée ? »

« Oui, avec tout ceux qui sont avec elle. Elle se sentira obligée d’acheter à n’importe quel prix. »

Pandore sourit, heureuse de sa bonne réponse et après un signe de tête se dirigea vers la fameuse Chimère tandis que je me dirigeai vers la salle principale. Caché par l’encadrement de la porte, je regardais les personnes qui s’y trouvaient quand mon sourire s’étirant à la vue d’un personne particulier. Au lieu de me diriger droit vers cette elle, je contournais la salle en longeant les murs, saluant certaines chimères en souriant ou hochant la tête avant de me trouver dans les derniers rangs.

« Excusez-moi »

J’haussai un sourcil en reconnaissant cette voix et tournais mon visage vers la nouvelle arrivante. Je contournais les sièges et m’assit calmement à côté de la shaman.

« Quelle surprise de te voir, Ozalee ! Si j’avais su que tu viendrais, je t’aurais réservée une loge des plus agréables et surtout à l’abri des regards. » Dis-je en étirant mon sourire, mes doigts pianotant contre mon cache-chimère.

On me dit souvent que les yeux sont le reflet de l’âme de la personne, mais pour moi, les yeux étaient l’élément le plus expressif du visage. Vous ne pouvez jamais cacher votre surprise ou votre peine dans votre regard... Dans un sens, Ozalee me troublait par l’absence de son regard mais aussi me rendait infiniment curieuse.

« J’imagine que tu hésites encore et que tu vas certainement passer ta soirée à regarder les gens autour de toi acheter des humains mais… Si par hasard, tu te décide enfin à prendre quelqu’un sous ton aile… Passes me voir dans la salle privée et je te présenterais une jeune fille ravie de travailler pour toi ! »

Je me levais, souriant à Ozalee et à l’homme à côté d’elle qui avait certainement tout entendu.

« A plus tard, Celle-qui-sait-tout ! »

Sur ces mots, je me dirigeais vers le bord de l’estrade, me rendant compte avec ennuie que la personne qui avait attirée mon attention avait disparut de la salle. Mes pas ce dirigèrent donc vers la salle privée, me demandant qui la Chimère de tout à l’heure allait acheter.
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Ozalee Fauconnier

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyMar 21 Juin - 19:00

A force de me tenir crispée sur mon siège, je crus me transformer en tronc d’arbre tout racorni. Je tournais de temps en temps la tête vers l’homme à côté de moi, sans le regarder pour autant. Je le sentais faire de même, à chaque fois, ce qui bien évidemment me stressait davantage, en plus de me rappeler à quel point ma vie était un désert de relations sociales. Je parlais peu aux gens, de manière générale. Je vendais mes amulettes et je faisais quelques prédictions pour la forme –oui car je ne lisais pas vraiment l’avenir, hein ! Néanmoins, rien de tout cela ne me permettait réellement d’établir le contact social avec autrui. Il fallait bien l’avouer : je n’étais pas douée. Je me rassurais en me disant que c’était sans doute le propre du génie. Tous les génies avaient des soucis dans leur vie personnelle, c’était bien connu ! On me qualifiait de personne distante ou étrange et je n’allais pas le nier pour ne pas me démythifier, mais la vérité résidait pourtant dans ce fait : je ne savais pas faire la conversation. Je ne savais déjà pas l’entamer, alors pour le reste !

Lorsqu’une personne vint s’asseoir à la place libre à côté de moi, je fermais les yeux, inspirais longuement avant de me décider à me sociabiliser !

J’ouvris la bouche, cherchant encore ce que je pourrais dire après « bonjour », un préambule dont je me félicitais, mais ma voisine me prit de cours :

« Quelle surprise de te voir, Ozalee ! Si j’avais su que tu viendrais, je t’aurais réservée une loge des plus agréables et surtout à l’abri des regards. »  

Je me figeais net en me tournant brusquement, faisant légèrement voler ma frange. Lothilla.

« … »

Piètre tentative de dialogue, je sais. Je me rattraperai plus tard !

Lothilla était l’une des rares personnes avec qui je pouvais converser car elle avait le sens du commerce aussi aigu que le mien. En revanche, la Reine des Abeilles révélait une bien plus grande habileté dans le milieu mondain. Je lui enviais cette aisance et en même temps, son bagou m’incitait à une certaine vigilance et ma tirelire m’en remerciait.

« J’imagine que tu hésites encore et que tu vas certainement passer ta soirée à regarder les gens autour de toi acheter des humains mais… Si par hasard, tu te décide enfin à prendre quelqu’un sous ton aile… Passes me voir dans la salle privée et je te présenterais une jeune fille ravie de travailler pour toi ! »

« … »

Il y avait une chose à retenir lorsque l’on fréquentait la Ruche : le hasard n’existait pas. Bien décidée à ne pas céder trop facilement à la tentation –moi qui y avais toujours plutôt bien résisté- j’hochais simplement la tête, sans émettre le moindre mot.

« A plus tard, Celle-qui-sait-tout ! »

« … »(Oui, oh ça va hein !)

Je frissonnais au moment où elle prononçait mon surnom, car celui-ci me ramenait bien des années en arrière, à une époque où je fréquentais encore assidument le monde des Sages. Et où je maintenais le contact avec Dargo.

Je voulus répondre au salut mais aucun son ne sortit de ma bouche. Je me tassais sur moi-même, consciente que je devais véhiculer l’image de quelqu’un de froid, comme on le disait d’ordinaire. En réalité, je n’osais pas trop parler. J’avais toujours peur de commettre l’irréparable par de simples mots, comme cela avait été le cas par le passé.

« Ton cerveau fume », lança une voix familière et désagréable à portée de mon oreille.

Je tournais la tête vers l’homme assis à côté de moi et le visage lugubre d’Asher manqua de me faire tomber de ma chaise :

« Trop près ! », m’écriais-je en tentant de le repousser par des signes des doigts.

« Tu essaye de m’exorciser ? Je suis une Ombre, pas un spectre »

Ladite Ombre qui n’était pas un spectre me servit un sourire trop grand pour être honnête, puis il se cala sur son siège sous mes yeux ébahis, comme si tout était normal.

« Qu’est-ce que tu fiche ici ?! Tu me suis ?! »

Il se contenta de hausser les épaules.

« Oh je satisfais juste ma curiosité. Vas-tu prendre un esclave ou non ? Tu sais, entre nous, je trouve ça totalement malsain comme tentative de se sociabiliser, mais bon… »

Je fis sèchement claquer ma langue.

« Je fais semblant de t’écouter uniquement par politesse, car nous sommes en public, mais ne vas pas croire que ton avis m’intéresse! Et puis tu ferais mieux de t’en aller. Lothilla a horreur des fauchés, vu qu’ils n’ont pas les moyens de se payer ses esclaves. »

Sur ce, je me levais théâtralement, relevant fièrement le menton, tout en jaugeant du regard l’Ombre assis sur le siège, ce qui était plutôt ridicule vu qu’on ne voyait pas mes yeux.

Satisfaite de mon petit effet digne des plus grands Shamans, je quittais mon interlocuteur, dont la voix s’éleva soudainement, tandis que je gagnais l’une des portes de la salle :

« Ah elle est belle la modernité ! On ne mélange pas les torchons et les serviettes c’est ça ? »

Je levais les yeux au ciel, ignorant l’Ombre. J’espérais sincèrement qu’Asher allait rester à sa place. Pour une fois. Pitié.

Comme il m’avait fortement agacé, je décidais de me rendre dans la salle privée dont m’avait parlé Lothilla pour lui prouver que je pouvais acheter un esclave si je le voulais ! Je fonçais donc à toute hâte vers la salle, bousculant quelques personnes au passage, histoire de ne pas laisser le temps à mon courage de prendre la poudre d’escampette.

Timidement, j’entrouvris la porte, passais un bout de ma tête à l’intérieur pour regarder, puis je me décidais à ouvrir un peu plus. Je finis par entrer sur la pointe des pieds, espérant passer une inaperçue. Une bien vaine prière…

«  Bon...Bonsoir. 'Scusez-moi...»

Spoiler:
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Ethan Abberline

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyMer 29 Juin - 0:30

« Bienvenue à la Ruche, vous voulez entrer Monsieur ? »

Je regardais le panneau en néon devant la porte d’entrée du bâtiment, me demandant si j’étais vraiment au bon endroit. On m’avait parlé de ce lieu comme étant l’enfer des humains lorsqu’ils étaient orphelins, je m’étais donc attendu à voir un endroit des plus lugubres, morbides et à voir des humains enchainés et maltraités vu qu’on était dans les Fonds de la Capitale… Au lieu de ça, une jeune femme dans une tenue des plus magnifiques me demandait si je voulais entrer avec un sourire… Comment expliquer clairement…

« Bonjour, je cherche une jeune femme d’environ cette taille… » Dis-je en montrant une hauteur de mes mains.

« Ne vous inquiétez pas, vous trouverez des personnes à vos goûts à l’intérieur ! » Répondit-elle avec un sourire en m’ouvrant la porte.

« Vous ne comprenez pas, en fait, je cherche une jeune fille d’environ… Hum… Disons qu’elle peut avoir entre 18 et 25 ans… »

« Je suis désolé mais si vous n’êtes pas un client spécial de la Reine des Abeilles, nous ne pouvons pas vous livrer directement des esclaves. Vous devez les choisir par vous-même… »

Je regardais l’humaine en me grattant les cheveux.

« Vous… Euh… j’imagine que je n’ai pas le choix… »

« Vous n’allez pas être déçu ! »

Je soupirais et entrais dans la Ruche, m’attendant à entendre des cris de douleurs et de souffrances. Au lieu de ça, une musique caressa agréablement mes oreilles tandis que la jeune femme me prit ma veste en cuir et me montrant le couloir de la main.

« Visitez toutes les salles et j’espère que vous trouverez votre bonheur Monsieur ! »

« Merci, je suppose… »

Je longeais les murs, essayant de n’attirer l’attention de personne jusqu’à aller dans la salle d’enchères. En m’y dirigeant, je regardant furtivement les autres convives, certains avaient des caches-chimères comme moi et d’autre montraient leurs véritables formes. Chose que j’aurais aimé faire si je n’avais pas peur d’accrocher mes cornes à chaque lustre et draps accrochés dans ce lieu. J’entrais enfin dans une salle alors qu’une jeune femme venait de quitter l’estrade. Tout le monde se leva et pour ne pas gêner, je m’assis dans un des sièges les plus reculés de l’endroit.

Je soufflais, essayant de calmer le minimum de stress que je ressentais. Je ne savais pas vraiment comment retrouver ma fille et encore moins à quoi elle ressemblait…



Je ne sais pas à quoi elle ressemble ! Ni qui elle est !

Je me pris la tête dans les mains, essayant de garder mon calme malgré la situation. Comment je pouvais être parti à la recherche d’une humaine que je n’avais vu qu’une fois dans ma vie quand elle avait à peine deux ou trois mois ?! Pire encore ! Et si ce n’était pas une fille que je devais chercher mais un homme ? Ça changeait tout ! Mais genre… Vraiment tout…

Je me repositionnais correctement sur mon siège, repassant les épaulettes de mon costume noir d’un air absent. Qu’est-ce que je devais faire ? La seule chose que je voulais faire était de retourner chez Elisabeth, m’assoir à la table du jardin et boire un thé en sa compagnie… Sauf que les enfants seraient là-bas…

Un frisson me parcourut l’échine et j’essayais de ne pas partir en courant de l’endroit quand une personne s’assit à côté de moi. Je lui fis un sourire quand elle me salua :

« Excusez-moi »

Je me concentrais de nouveaux sur mes problèmes quand une voix autre que je venais d’entendre sonna derrière moi.

« Quelle surprise de te voir, Ozalee ! Si j’avais su que tu viendrais, je t’aurais réservée une loge des plus agréables et surtout à l’abri des regards. »  

Je tournais mon regard vers les deux femmes, regardant chaque détail de leurs apparences avant de tourner le regard, cette conversation ne me regardait pas…

« J’imagine que tu hésites encore et que tu vas certainement passer ta soirée à regarder les gens autour de toi acheter des humains mais… Si par hasard, tu te décide enfin à prendre quelqu’un sous ton aile… Passes me voir dans la salle privée et je te présenterais une jeune fille ravie de travailler pour toi ! A plus tard, Celle-qui-sait-tout ! »

Je levais la tête vers la femme qui venait de se lever et la saluais du regard avant de fixer l’estrade vide… Et si la jeune fille spéciale était ma fille ? Et si j’avais une chance même minime de trouver le bébé que j’avais abandonné des années en arrière et dont je ne savais pas à quoi elle ressemblait ni même si c’était vraiment une fille ? Je devais parler à cette Ozalee !

Je me mis à faire un geste pour m’approcher de la jeune femme, cherchant une phrase pour bien commencer la conversation..
« Excusez… »

« Trop près ! »


Je reculais au fond de mon siège, même si les mots ne m’étaient pas adressés, je décidais de garder une bonne distance pour ne pas déranger les deux amis… Je pense qu’ils sont amis… Ou peut-être plus que ça… Ou peut-être moins que ça…

Alors que je décidais de tenter de nouveau ma chance avec la demoiselle, elle se leva de façon des plus remarquables et partie. Laissant les deux Ombres que nous étions avec un air étonné sur nos visages.

« Ah elle est belle la modernité ! On ne mélange pas les torchons et les serviettes c’est ça ? »

Je regardais l’être de la même espèce que moi avant de sourire, me levant dans un soupire.

« Vous ne devriez pas abandonner si j’étais vous… »

Je partis en tapotant l’épaule de l’Ombre avant de suivre la jeune femme. Si elle allait voir la fameuse jeune fille que  la Reine des abeilles lui avait promise, alors je devais rester près d’elle…

Tout en gardant quand même une distance de sécurité, mon instinct me rappelait que les Shamans étaient des adversaires coriaces…

Je la vis entrer dans une salle et la suivit, entrant à sa suite dans une des nombreuses enchères.

«  Bon...Bonsoir. 'Scusez-moi...»

Je me mis à côté d’elle, essayant d’avoir l’air bienveillant pour ne pas l’effrayer.

« Bonsoir de nouveau, Mademoiselle. »

Je souris en la regardant droit dans la… Capuche… Mes yeux se portèrent donc automatiquement vers ses lèvres, éléments les plus voyants sur son visage.

« Je suis désolé de paraître grossier mais j’ai entendu votre conversation avec la Reine des Abeilles et je dois dire que… Vu que c’est la première fois que je viens ici… je vous ai suivit comme votre ombre. »

Je finis ma phrase en élargissant mon sourire, je levais ensuite mon regard vers la petite estrade où la jeune femme de l’accueil venait de faire son apparition.

« Bonjour Mesdames et Messieurs dans cette vente privée, j’espère que vous êtes prêt à trouver votre bonheur parmi les cinq personnes que nous vous avons dénichés. Ils seront tous serviables et seront attentifs à vos attentes ! Ils peuvent travailler pour vous sans aucune contrepartie ! Comme d’habitude, je vous présente d’abord les esclaves puis vous venez les juger et enfin les enchères commenceront. Voici une petite hirondelle :
Spoiler:
»


Je regardais la jeune femme s’avancer, un air triste dans les yeux… Je penchais ma tête de côté, essayant de voir si j’avais déjà vu un regard comme ça… Et si c’était elle ? Et si je la prenais avec moi et que ce n’était pas elle ?

« Ensuite nous avons ce jeune homme :
Spoiler:
»


Je fronçais les sourcils en voyant certaines femmes s’approcher de l’estrade d’un air intéressé... Et si finalement c’était un homme l’enfant que j’avais dans les bras ? En tout cas, il ne semblait pas fait pour les tâches quotidiennes.

« En troisième nous avons ce moineau :
Spoiler:
»


Elle par contre serait parfaite pour aider Elisabeth à la maison, je suis sûr qu’elle serait ravie de prendre le thé avec nous…

« Puis je vous présente ce rossignol :
Spoiler:
»


Pourquoi la jeune femme présentait tous les humains avec des noms d’oiseaux ? C’était étrange…

« Et pour finir, voici notre cygne :
Spoiler:
»

Etant complètement porté par l’ambiance de la salle, je me mis à inspecter la dernière jeune femme. Regardant si elle pourrait convenir aux besoins de la maison de campagne...

« Maintenant, approchez observer et choisir votre prochain Lié ! »

Je tournais ma tête vers Ozalee, la poussant dans le dos.

« Allez jeune Shaman, montrez moi comment on s’y prend pour choisir le bon Lié ! »

Une fois devant les cinq esclaves, je me tournais de nouveau vers celle dont seules les lèvres étaient visibles sur son visage.

« Vous faites comment ? Vous poser des questions ? Vous les toucher pour voir leur force ? Ou vous y aller au feeling ? A l’instinct ? »


Dernière édition par Ethan Abberline le Mar 30 Jan - 14:56, édité 2 fois
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Ozalee Fauconnier

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyMar 5 Juil - 21:55

« Bonsoir de nouveau, Mademoiselle. »

Je sursautais, un frisson remontant le long de mon échine. Il s’adressait à moi, n’est-ce pas ? Je suis sûre qu’il s’adressait à moi… C’était l’homme qui était assis à côté de moi, un peu plus tôt. Il m’avait suivi. Mais pourquoi ? Un autre stalker ?! Je les attirais comme des mouches, ce n'est pas possible autrement !!

Je devais répondre quelque chose. C’était le meilleur moyen de savoir ce qu’il voulait.
Hum… Il me regardait bizarrement. J’étais sûre qu’il me regardait bizarrement ! J’avais quelque chose sur les lèvres ?

« ‘Soir », articulais-je péniblement.

« Je suis désolé de paraître grossier mais j’ai entendu votre conversation avec la Reine des Abeilles et je dois dire que… Vu que c’est la première fois que je viens ici… je vous ai suivi comme votre ombre. »

Ha ! Je l’avais dit ! Ne suis-je pas celle que l’on nomme « Celle-qui-sait-tout » ?!
Pourquoi me souriait-il comme ça ? Surtout après avoir dit qu’il m’avait suivi comme mon ombre ?  Pitié, tout mais pas ça ! Pourquoi tous les stalker me pourchassent moi ? Qu’ais-je fait pour mériter ça ?

… Bon d’accord, mauvaise question.

En tout cas, il devait me prendre pour une habituée des lieux. Ce qu’il ne savait pas, c’est que je n’y connaissais absolument rien en vente aux enchères. Je n’étais d’ailleurs jamais venu dans cette salle privée. C’était la première fois que je passais le cap. Il fallait que j’évite tout malentendu et ce dès maintenant :

« Euh… je… »

« Bonjour Mesdames et Messieurs dans cette vente privée, j’espère que vous êtes prêt à trouver votre bonheur parmi les cinq personnes que nous vous avons dénichés. Ils seront tous serviables et seront attentifs à vos attentes ! Ils peuvent travailler pour vous sans aucune contrepartie ! Comme d’habitude, je vous présente d’abord les esclaves puis vous venez les juger et enfin les enchères commenceront. Voici une petite hirondelle :"

Je regardais la jeune femme qui s’avançait sur l’estrade. Quelle prouesse tout de même de notre part à nous, Shamans, d’arriver à transformer l’apparence des Chimères en celle d’humains comme cette esclave. Pourtant, j’avais toujours eu la sensation qu’une aura étrange planait au-dessus de nous. Comment parvenir à créer un masque d’une telle innocence ? Un visage aussi pur…

L’arrivée d’un jeune homme coupa court à mes réflexions. Je me sentis rougir malgré moi, avant de secouer vivement la tête. Cette attitude était indigne de moi ! Je ressemblais à ces femmes qui se massaient devant l’estrade pour mieux voir. Je cherchais de l’aide pour le salon de thé et aussi un peu de compagnie. Pas une gravure de mode. Néanmoins, je devais bien admettre que j’avais du mal à détacher mon regard du jeune esclave. Je rabattis davantage ma capuche sur mon visage, puis tournais alors la tête vers l’homme à côté de moi.

D’autres esclaves défilèrent. J’ignorais lequel ou laquelle conviendrait à la Flûte Enchan’thé. Je me sentais un peu mal à l’aise face aux autres Chimères si sûres d’elles.

« Maintenant, approchez observer et choisissez votre prochain Lié ! »

Plus facile à dire qu’à faire, maugréais-je mentalement, lorsque je sentis une main me pousser dans le dos, me forçant ainsi à m’approcher de l’estrade. Mon cœur rata un battement.

« Allez jeune Shaman, montrez moi comment on s’y prend pour choisir le bon Lié ! »

Mais je ne savais pas justement !

Nous nous rapprochâmes un peu trop près, tandis que je balbutiais d’une voix enrouée :

« Je… euh… c’est-à-dire que… »

« Vous faites comment ? Vous posez des questions ? Vous les touchez pour voir leur force ? Ou vous y allez au feeling ? A l’instinct ? »

Je commençais à triturer mes doigts nerveusement. Je ne savais pas quoi lui répondre. La vérité aurait été le plus simple, mais je ne voulais pas le décevoir alors qu’il semblait avoir confiance en mon jugement. Qu’il me demande des conseils sur autre chose que l’ésotérisme flattait mon orgueil d’asociale forcée.

Je me raclais doucement la gorge afin de reprendre un semblant de contenance, puis déclarais sur un ton très professionnel:

« Je… J’ai pour habitude de les observer d’abord. Les humains laissent transparaître beaucoup de leur personnalité inconsciemment. Il… Il suffit de bien les regarder. »

Tout était bon pour gagner du temps. Je pris donc une attitude observatrice, l’air très concentré. De nombreuses Chimères femelles s'agglutinaient devant le jeune homme pour le détailler, sous l’air agacé de ce dernier. Il se contenait mais semblait pourtant sur le point d’exploser. Un détail attira alors mon attention et je me tournais vers mon interlocuteur.

« Dites-moi, monsieur, que cherchez-vous chez un esclave, au juste ? Selon la réponse, vous aurez déjà fait la moitié du travail dans votre sélection et… »

J’allais poursuivre sur ma lancée, quand soudain, les lumières s’éteignirent brusquement. Nous nous trouvâmes plongés dans le noir total et il apparaissait comme évident que ce n’était pas prévu à en juger l’agitation qui gagnait la salle privée.
Lorsque je sentis quelque chose me frôler, je fis un bond sur le côté avec un cri effrayé, m’accrochant spontanément à mon voisin.

« Cette coupure de courant n’est pas normale… », murmurais-je d’une voix lugubre, presque d’outre-tombe.

Heureusement, quelques secondes plus tard, la lumière revint, tandis que je reprenais mes esprits, m'éloignant de mon voisin en balbutiant des excuses pendant un petit moment. Dans la confusion, je n'avais même pas fait attention que ma capuche était tombée sur mes épaules.

Une jeune femme s’avança alors sur l’estrade d’un air gêné. Elle s’adressa à tous, s’excusant plusieurs fois pour cette interruption qui n’était pas prévue et elle enjoignit finalement tout le monde à reprendre les enchères, non sans avoir glissé un coup d’œil inquiet vers les coulisses de la salle.
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Lothilla Araneae
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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyMar 2 Aoû - 21:57

Alors que je me dirigeais dans un couloir sombre, me demandant si la Shaman allait enfin franchir le pas pour acheter un de mes Liés. Des bruits de pas rapides s’approchèrent de moi, je me tournais vers l’origine du bruit, regardant la personne qui s’approchait. Mes doigts quand à eux, s’étaient refermés sur mon cache-chimère de façon instinctive, comme si j’avais peur qu’on me l’arrache des mains.

« Pandore, ne cours pas dans les couloirs. C’est dangereux… » Dis-je avec un air des plus ennuyés avant de froncer des sourcils.

L’abeille me regarda avec un air étrange, ses yeux brillaient et son visage était des plus pâles. Je tendis mes mains et la jeune fille vint dans mes bras, s’accrochant à mon kimono, je sentis sa respiration saccadé et des gouttes glissèrent le long de ses joues.

« Pandore, mais que ce passe t-il ?! »
« Madame… C’est… »
« Je suis désolé Illa, je lui ai fait peur… » Dit une voix grave dans l’obscurité.

Cette voix me donna un frisson et mes dents se mirent à grincer tellement que je bloquais ma mâchoire dans un sourire crispé. Pandore dut s’en apercevoir car elle s’accrocha plus à mes vêtements, enfouissant son visage dans ma chevelure. Je posai une main sur la tête de la jeune fille, la caressant d’un air maternel tout en fixant dans l’ombre la forme imposante de la chimère.

« Pandore, ma petite abeille, va te reposer avec les autres. Je te laisse ta soirée. »

La jeune fille releva la tête et me fixa, je souris doucement et elle se détacha de moi avant de courir dans les couloirs sombres. Allant directement dans les appartements privés des Humains Liés de la Ruche, je regardais le corps fragile de la jeune fille disparaitre dans l’obscurité avant de me tourner vers la Chimère qui avait provoquée tant de problème.

« Arrêtes de faire peur à mes abeilles Litch… »

L’homme s’avança, son corps semblait n’être fait d’aucune matière sauf d’un noir infini, seul sa longue et interminable écharpe qui trainait sur le sol faisait du bruit tandis qu’il marchait vers moi. Et ses yeux… Deux boules de feu qui m’hypnotisaient aussi bien qu’elles me terrifiaient…

Jouant sur les apparences, Litch se transforma aisément dans sa forme humaine, me souriant avec son regard d’acier.

« Cette apparence est mieux ? »
« Oui.. » Soupirais-je avant de marcher vers le couloir, l’invitant à me suivre en tendant mon bras. « Une vente va commencer, viens… »

Litch passa son bras dans le mien, marchant à mon rythme tout en regardant les autres clients de la Ruche dans les salles. Je le conduisis à des escaliers qui nous emmenèrent sur un petit balcon dans une salle. Je lâchai son bras et vint m’appuyer sur la rambarde, regardant les personnes dans la salle qui attendait que la vente se commence. Litch vint se poser à côté de moi, fixant lui aussi les potentiels clients, je m’attendais à ce qu’il parle, qu’il dise la raison de sa venue mais rien ne sortit de ses lèvres. J’engageai donc la conversation :

« Tu n’es pas venu juste ici pour faire peur à mes abeilles… »
« Non, en effet. »
« Alors, qu’elle est la raison de ta venue, Père des Ombres ? »
« Pleins de choses, Illa… Tout d’abord, pour Elle. »

Litch pointa du menton une personne qui venait d’arriver dans la salle, je me penchai et un sourire franchit mes lèvres quand je reconnus la Shaman... Suivit d’un homme qui semblait lui tenir la conversation.

« Attends, le Sage t’a dit de la surveiller ? »
« Non, Dargo n’est pas comme ça. »
« Alors pourquoi ? »

Litch se passa la main sur son menton, se caressant l’endroit comme s’il avait une barbe transparente.

« Je me demandais juste comment elle était. Certains bruits courraient qu’elle était spéciale et je n’ai jamais eu l’occasion de la voir jusqu’à maintenant. »
« Si tu veux lui parler, attends d’abord qu’elle achète un de mes esclaves ! Je veux qu’elle cède aujourd’hui ! »

Litch se mit à rire et je détournais le regard, cet homme était trop beau ou plutôt l’apparence de cette chimère était trop séduisante pour rester de marbre. Je repoussais une de mes mèches de cheveux en arrière en fixant la jeune Shaman qui nous intéressait tous les deux.

« Ozalee est incroyable, elle est comme une source de lumière qui nous attire comme des insectes… » Dis-je avec un air amusé avant d’ajouter « Même si elle aimerait être seule… »
« Elle lui ressemble un peu. » Souffla Litch.

Je me tournais vers lui, le regardant dans les yeux avec l’air le plus sérieux du monde, mes sourcils se froncèrent alors qu’un petit sourire narquois naquit sur mes lèvres.

« Donc les rumeurs sont vraies ? »
« Illa… »
« Tu es le Père des Ombres, tu es l’espion de notre bonne vieille Caligula et tu ne sais pas si une simple rumeur de parenté est vraie ou non ? »

Ma phrase avait fusée hors de mes lèvres comme une insulte, ce fut le regard de Litch qui me fit m’en rendre compte. Quand ses yeux de glace devinrent soudainement comme des braises brûlantes.

« Illa, petite araignée insolente ! Tu devrais faire attention à ce que tu dis en présence d’un des enfants de Ta reine Caligula. »

Sa voix, plus grave et menaçante, me donna un frisson tandis que mon instinct me poussait à fuir loin de lui. Litch fit comme s’il n’avait pas vu mon visage effrayée et se remit à parler, de façon plus calme mais tout aussi menaçante.

« Illa, n’oublies pas que tu as une dette envers Caligula, tu lui dois tout ce que tu as actuellement ce qui veut dire que tu es un minimum obligée d’être respectueuse envers elle. Surtout en ma présence… »
« Pardonne-moi, Litch. »
« Je te pardonne, mais sache qu’elle n’en ferait pas autant. »

Je baissais la tête, fixant le sol d’un air penaud. Si quelqu’un nous voyait à cet instant, ma réputation en pâtirait, je soufflais donc un grand coup en levant la tête, me sentant soudainement très fatiguée. Litch dut s’en apercevoir car il se releva, me regardant avec son habituel sourire aux milles et une interprétation.

« Avant que je parte : tu vas recevoir de nouvelles Abeilles d’ici la fin de la semaine. Tu n’auras qu’à aller à l’entrepôt pour les prendre. »
« D’accord. Litch ?»
« Oui, Illa ? »

Je relevais mon regard vers lui tout en montrant du doigt la shaman qui était devant les esclaves.

« Tu ne m’as pas répondu à propos de la rumeur. »
« Illa… »
« Est-ce que tu connais la réponse au moins ? »
« Evidemment, je ne suis pas un Ombre pour rien. » Dit-il d’un air mystérieux.

Je fronçais les sourcils, pensant enfin avoir une réponse digne de ce nom.

« Alors la rumeur est vraie ? »

L’homme se mit à rire et alors qu’il ouvrit les lèvres, une brusque obscurité fit son intervention. Je sursautais avant de me retenir de crier de rage, attendant avec un air des plus énervés que la lumière revienne.

« Litch… » Soufflais-je d’un air presque inaudible.

Rien ne me répondit et je croisais les bras, essayant de faire abstraction des craintes naissantes qui germaient dans mon esprit. La lumière revint (enfin) et je me rendis compte que j’étais seule. Je soupirai bruyamment avant de me laisser tomber sur une chaise non loin, regardant Pandore arriver vers moi.

« Madame ! »
« Par tous les dieux Pandore, qui a osé couper le courant ? »
« Euh… C’est encore Lui… »

Je m’attrapais la tête en retenant de crier toute ma haine à l’encontre de l’énergumène qui était autant maladroit.

« Pandore, je veux qu’il soit vendu le plus vite possible. Même s’il faut le donner à une Chimère qui mange des humains, je ne veux plus de cette catastrophe dans ma Ruche ! » Dis-je avec agacement.
« Oui Madame ! »

Je regardais la jeune fille partir en courant alors que je me laissais fondre dans ma chaise. Regardant avec un air désintéressé les gens dans la salle.
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Jareth Alister

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptySam 6 Aoû - 22:46

« Jareth, je ne veux pas y aller ! Aide-moi ! J’ai peur, Jareth ! »

Le garçon se serrait à moi comme on s’accroche à une bouée de sauvetage. Je regardais le doigt qui pointait dans notre direction, mais je savais que la créature le désignait, lui. Je posais une main apaisante sur sa tête.

« Ne t’en fais pas, Liam. Je suis là. »



« Ce n’est pas ce qui était convenu. »

L’aube parait le ciel de reflets rosâtres  lorsque je me présentais dans le parc. La pluie avait cessé tard dans la nuit, mais des perles d’eau s’accrochaient encore aux brins d’herbe. Devant la fontaine, la Chimère fulminait.

« Tu as demandé à ce qu’un fils se présente. Un fils s’est présenté », dis-je, déterminé.

Si elle ne voulait pas m’emmener, que se passerait-il ? Non, je ne devais pas y penser.

L’Esprit réfléchit longuement, avant de laisser tomber d’une voix lente…


« Jareth ! Réveille-toi ! S’il te plait…. »

Je sentis qu’on me secouait légèrement, m’arrachant au rêve qui ravivait des souvenirs encore brûlants. Mes yeux s’ouvrirent pour se poser sur Pandore, penchée sur moi. Elle semblait stressée. Elle était toujours trop stressée. Parfois, elle me rappelait Liam.

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

La Liée de Lothilla Aranea lissa ses vêtements, tout en jetant de fréquents coups d’œil vers le couloir sombre derrière la porte ouverte.

« Les enchères vont commencer. Tu dois me suivre », dit-elle, presque en s’excusant.

Je hochais lentement la tête, avant de m’étirer, puis je me décidais à me redresser. De toute façon, le sol de cette pièce n’était pas très confortable.

« S’il te plait, ne fais rien qui puisse contrarier Madame Lothilla, cette fois-ci ».

Elle avait l’air de croire que je le faisais exprès. Je l’observais alors que la « petite abeille » recoiffait mes cheveux, ajustant mes vêtements pour que je sois présentable. Oui, il fallait que j’aie l’air présentable avant d’entrer dans la fosse aux lions. C’était la règle.

« Ce n’est pas ma faute si aucun acheteur digne de mes services ne s’est encore présenté jusqu’à présent ».

Pandora soupira, visiblement triste.

« Jareth… Si tu n’es pas vendu aujourd'hui, Madame Lothilla risque de te vendre à des Chimères peu recommandables. Tu as perdu ta liberté depuis longtemps, alors cesse de provoquer la malchance… veux-tu ? »

Mes yeux s’étaient écarquillés alors qu’elle parlait. Pandore avait raison. Il était possible que je finisse entre les griffes d’une Chimère aux goûts… particuliers. Non pas que je veuille rester à la Ruche. Cet endroit me donnait des frissons. J’en avais marre de dormir dans une cage, tel un animal qu’on s’apprête à envoyer dans une arène pour un nouveau tour de piste.

Cela dit…

« Ce n’est pas ma faute », répliquais-je.

Mais Pandore ne se trouvait déjà plus là.

Jamais je n’aurais pensé que le destin me jouerait un tel tour. Or, ce serait oublier que je l’avais provoqué moi-même.

Alors que j’avançais, perdu dans mes pensées, je ne vis pas le câble qui traînait sur le sol. Par contre, lui me vit.

Dans un cri à moitié étouffé, je m’étalais par terre, tirant « malencontreusement » sur le câble. Des exclamations lointaines me parvinrent presque aussitôt et je compris que je venais en quelques secondes de plonger La Ruche dans un monde d’obscurité.

Comme quoi, il n’était pas forcément utile de posséder des pouvoirs magiques…

« Par tous les dieux Pandore, qui a osé couper le courant ? »

Argh… J’avais encore fâché l’araignée hystérique…

« Pandore, je veux qu’il soit vendu le plus vite possible. Même s’il faut le donner à une Chimère qui mange des humains, je ne veux plus de cette catastrophe dans ma Ruche ! »

Pandore revint quelques secondes plus tard au pas de course, les joues rougies par l’effort. Je me lançais aussitôt dans mon éternelle excuse, à savoir… Tout rejeter sur la faute d’autrui :

« En même temps, quelle idée aussi de laisser traîner descmhmhgrmbl… »

Pandore venait de plaquer sa main sur ma bouche pour me forcer à me taire, ce que je trouvais tout bonnement scandaleux, même dans un endroit où la liberté d’expression s’apparentait à un mythe.

« Chut, elle va t’entendre ! Ne fais plus aucun bruit, tu en as assez fait ! Je t’en prie… »

Elle me libéra contre un hochement de tête de ma part et je me fis une raison. J’avais beau être entêté, je n’oubliais pas l’avertissement que m’avait donné Pandore. Elle n’était pas visionnaire ou devin. Si elle m’avait parlé des risques que j’encourrais à rester à La Ruche, c’est simplement parce qu’elle en savait beaucoup sur les projets de Lothilla.  Et visiblement, je n’étais déjà plus dans les bonnes grâces de l’araignée depuis longtemps, si tant est que je l’ai été un jour.

Il fallait que je trouve un acheteur aujourd’hui. J’allais devoir me montrer sous mon meilleur jour possible…  

Je quittais les « coulisses » pour me présenter sur l’estrade où se trouvaient déjà d’autres Liés. L’une des femmes qui s’occupaient des enchères ne fut pas surprise de me voir arriver en retard et elle fit sans doute le lien avec la coupure de courant.

« Mesdames et Messieurs, si jamais vous n’avez pas encore trouvé votre bonheur, laissez-moi vous présenter notre petit... euh... corbeau. »

J’avais toujours détesté être assimilé à un oiseau. Cela me rappelait à quel point je me trouvais en cage alors que je devrais voler dans le ciel.

Je pris place à prenant soin de détailler les différentes Chimères présentes. Qui, parmi ces créatures rassemblées ici, serait digne de moi ?

Je jetais un coup d’œil en biais à Lothilla, laquelle semblait exténuée. J’espérais qu’elle n’allait pas se mêler tout de suite de la vente, auquel cas j’étais cuit. L’air frondeur, je la saluais par une courbette, avant de me tourner vers les Chimères devant l’estrade.

« Mesdames et Messieurs, permettez-moi de me présenter. Je suis Jareth. Je sais bricoler, coudre, cuisiner, dessiner, faire le ménage, préparer le thé et… »

A nouveau, mon regard se porta sur Lothilla. Le temps m’était compté. J’étais certain que ma vie dépendait de l’issue de cette vente aux enchères…

« ... Et plein d'autres choses ! », conclus-je, un brin blasé par toute cette mascarade.

Le mystère, il n'y avait que ça de vrai. Mais voilà que Pandore m'adressait quelques signes de loin. Elle semblait encore plus stressée que de coutume, comme si elle pouvait défaillir à la moindre occasion. Je n'étais peut-être pas sensé prendre la parole... Après tout, les futurs Liés ne parlaient jamais, à part si on leur posait des questions et encore ! Ce n'était que rarement eux qui répondaient...

« Quoi ? Je suis pas assez modeste ? »

Pandore me fit alors un signe, montrant ses yeux, puis le sol plusieurs fois de suite. Et bien qu... Ah ! Je devais regarder en bas, à cause de mes yeux rouges... Un maudit, ça se vendait moins bien, parait-il...

Je baissais aussitôt le regard, contemplant mes pieds comme si ma vie en dépendait. C'était un peu le cas.
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Lily Naïada

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyVen 12 Aoû - 6:59

Le soleil n’était levé que depuis quelques heures, mais je ne dormais plus depuis longtemps. J’avais déjà passé en revue les travailleurs de la demeure principale. Me tenir au courant de tout ce qui se passait dans nos champs était ma priorité. Je soupirai en repensant à la pile de document, de formulaire et de demande d’entreprises étrangères qui trônaient sur mon bureau, encore vierge la veille au soir. Je devrais m’atteler à mes tâches administratives dès que je reviendrais de mon rendez-vous mensuel. Je ne pouvais certainement pas refuser l’invitation personnelle de Lothilla, la Reine des abeilles, tout de même. Surtout que les rizières des Naïada étaient l’un de ses plus gros clients…

Par contre, j’avais toujours refusé de voir tous ces humains comme de simples esclaves. Ils étaient des travailleurs avant tout. Soignés, logés, bien nourris et surtout, payés. Même si leurs salaires étaient bien maigres, certains avaient tout de même racheté leurs libertés et je les avais laissé repartir, après avoir usé de mes réseaux pour retrouver leurs familles et leurs proches. D’autres, comme le vieux Shen, trop âgé pour œuvrer dans les rizières, avait continué à travailler pour nous, même après avoir rembourser sa dette, avec intérêts. Étant l’un des plus anciens esclaves de ma mère, il avait été nommé chef de maisonnée et intendant. Il n’y avait pas serviteur plus fier et dévoué que lui. Je crois même que je serais peinée, lorsqu’il viendrait à trépasser.

Assise devant le miroir, je laissais Huan me brosser ma longue chevelure noire comme l’ébène. La jeune asiatique d’une quinzaine d’années était à mon service depuis son enfance.
Elle était silencieuse et travaillante, mais depuis quelques années, elle s’était peu à peu ouverte et avait révélé son côté taquin, surtout depuis que j’avais retrouvé ses parents, ainsi que ses frères et sœurs qui vivaient dans les bas quartiers de la Capitale. Ils avaient tous été transféré au domaine principal et chacun avaient reçu un emploi aux meilleurs de ses capacités. Son père et ses frères dans les champs, sa mère et ses plus jeunes sœurs dans la cuisine des ouvriers.

La demeure des Naïada fonctionnait comme une véritable petite fourmilière, organisé et efficace. C’était ce sens de l’organisation qui lui avait permis d’étendre leurs frontières et de prendre le monopole de la production de riz mondiale.

Et c’était moi, Lily Naïada qui était à la tête de ce gigantesque réseau. Du moins, dans l’ombre. Ma mère était toujours la véritable dirigeante, mais sa santé précaire ne lui permettait plus d’effectuer tous les devoirs que ce poste exigeait. Je n’étais d’ailleurs pas le moins du monde inquiète de la maladie de ma génitrice… Étant la cause même de cette dernière.

Cette femme était un véritable tyran qui avait mené son commerce d’une main de fer, sans aucun égard pour ceux qui se tuaient à la tâche. Elle m’avait formé pour que je prenne sa place et c’est ce que j’allais faire, même tôt que ce qu’elle avait initialement prévu.

J’enfilais robe et tailleur, tout en caressant le cache chimère qui pendant allègrement à mon cou. J’avais bien hâte de le retirer pour reprendre ma véritable apparence et ne plus être contrainte par ces vêtements bien trop ajustés à mon goût.

Huan, vêtu d’un cheongsam délicatement peint de fleur de lotus bleutés, me tendit la lettre cachetée que j’avais ouverte quelques jours auparavant. Je pris place dans la voiture noire et luisante, alors que le vieux Shen, en parfait majordome, referma la porte sur ma suivante et moi. Elle demanda, dans sa voix douce, mais fluette :

«Combien madame votre Mère vous a demandé de rapporter cette fois?»

Je lui fis un vague sourire, avant de tourné mon regard vers la fenêtre teintée, où je pouvais voir les fermiers retirer leurs chapeaux en paille et s’incliner au passage de la voiture, avant de se remettre au travail :

«Elle en demande une trentaine pour les champs de l’extrême ouest. Elle m’a bien précisé que je ne devais pas revenir avant de tous les avoirs…»

Huan cacha son rire derrière sa petite main avant de rétorquer :

«Vous ne l’avez jamais déçu avant aujourd’hui.»

«Mon existence même l’a déçoit.»

Je ne tentais même pas de m’expliquer puisque ma servante savait pertinemment que cela était vrai et je m'étais faite à l'idée depuis le temps. Ma mère voulant une nymphe qui comme elle, était relié aux algues, s’était retrouvée déçu lorsque sa dernière tentative de reproduction s’était soldée par la naissance d’une nymphe-nénuphar.

Après quelques heures de voyage et bien des parties de mah-jong, Huan était étonnamment douée à ce jeu, nous arrivâmes enfin dans le quartier de la Ruche. Je sortis de la voiture, suivit de mon ombre personnelle. Ma petite libellule était plus efficace pour toujours se retrouver au bon endroit au bon moment. J’indiquais à mon chauffeur de venir nous rejoindre dès qu’on l’appellerait, mais de ne pas rester dans ce quartier pour le moment. Une voiture de ce genre ne passait pas inaperçu. J’en voulais presque à ma mère pour ses goûts en matière de luxe…

Alors que je m’approchais de l’entré, la magnifique abeille qui faisait office de portier me sourit. Il fallait dire que mon visage n’était pas celui d’une inconnue en ces lieux.
J’entendis s’élever la voix des quelques chimères qui faisaient la queue pour avoir le droit d’entrée. L’abeille, sans se laisser démonter, me répondit en souriant et en prenant mon carton d’invitation :

«Dame Naïada! Nous avions presque peur que vous ne vous joigniez pas à nous aujourd’hui! Vous avez de la chance, les enchères commerciales ne sont pas encore commencez!»

Elle était légèrement trop enthousiasme et avait pris bien soin de dire mon nom de famille à voix haute pour que les autres chimères l’entendent. Le silence c’était d’ailleurs fait dans la file…

«Entrez donc! On vous attend déjà avec des rafraîchissement dans le salon!»

Une fois dans le couloir, baigné dans une lumière tamisée et une musique de fond familière, une autre abeille m’accueillit et pris mon veston. Je retirais mon cache-chimère en le tendant précieusement à Huan. Mais alors que ma servante allait donner l’objet à la petite abeille qui devait le mettre dans un coffre-fort m’étant réservé, une chimère, entourée de ses courtisans, accrocha ma suivante qui échappa le précieux collier qui éclata au sol dans un horrible craquement.

«Oh! Je suis sincèrement désolée!»

Le ton faussement navrée de la chimère m’énervait profondément. Déjà qu’en temps normal celle-ci m’irritait… Elle ne cessait d’acheter des liés, n’étant jamais satisfaite avec ceux qu’elle possédait déjà.

Elle camoufla son sourire hypocrite derrière ses mains et continua :

«Tu devrais mieux choisir tes servantes, Naïada. Celle-ci me semble être une vraie potiche, incapable de tenir quelque chose d’aussi précieux entre ses mains…»

Je lui retournai son sourire aux dents pointues, alors que je reprenais progressivement ma véritable apparence. Mes longs cheveux noirs cascadaient maintenant dans mon dos comme le courant d’une rivière et ma peau s’était recouverte d’écailles scintillantes. Je fixais la chimère de mes yeux rouges comme le sang et j’agitais mes mains palmées aux griffes acérées devant mon visage, comme si je chassais une horripilante mouche. Les perles de mes cheveux cliquetèrent alors que je me penchais dans sa direction, comme si je voulais lui confier un secret :

«Si ma liée est une potiche, les tiens doivent être de véritable incompétents...J’apprécie toujours la qualité plutôt que la quantité… Et puis de toute façon, j’avais déjà prévu de m’acheter un autre modèle de cache-chimère, celui-ci commençait à être désuet, alors je peux dire que tu m’as rendue service.»

Voyant que je ne répondais pas à ses provocations, celle-ci partit en direction du bar, accompagné de ses suivants. Huan se précipita à mon bras en s’excusant.

Je lui caressai la joue du bout d’une griffe, lui disant de ne pas s’en faire. Cette femme était une horrible chimère de toute façon et qu’on lui donnerait une bonne leçon, au moment voulu.

La petite abeille qui avait tout vue, s’inclina et dit :

«Si je puis me permettre, j’en entendu dire que Ozalee était présente, vous pourriez peut-être lui passez directement commande pour un cache-chimère… Et si je puis me permettre, vous êtes l’une des plus belles chimères qui m’a été donné de vois, excepté Dame Lothilla, bien sûr…»

Je souris à l’abeille, le voile scintillant autour de ma taille écailleuse dispersait des éclats sur le sol et mes perles cliquetaient.

«Ton miel n’a aucun effet sur moi, petite abeille. Je paierais le juste prix et pas un sous de plus, et il va de soi que ta maitresse est la plus jolie. Mais je retiens l’information au sujet de la Shaman…»

La jeune fille cacha son rire derrière les manches de son vêtement. Elle m’indiqua la direction de loges réservées aux invités spéciaux et je me rendis, me demandant bien quel genre de spectacle nous aurions droit. Je demandai à Huan de conserver un œil sur l’heure, je ne voulais absolument pas manquer l’enchère pour les hommes de mains. Je ne devais pas oublier mon objectif de trente esclaves que ma mère m’avaient fixé…

J’entrais dans la loge privée et je laissais les jeunes esclaves défilés sur scène… Je n’étais pas réellement intéressé par ceux qu’on présentait, aucun d’eux n’auraient sa place dans les champs et je n’étais pas à la recherche de domestiques de maisonnée pour le moment.

Alors que je détournais le regard, sirotant lentement ma coupe de vin rose – on m’avait proposé du sake, mais disons que payé pour un produit que mon entreprise fournissait à la Ruche était plutôt stupide- je captais la conversation entre deux chimères.
Voyant que je les observais, ils cessèrent leurs conversations et l’un d’eux s’approcha, un sourire soi-disant enjôleur sur les lèvres :

«Si ce n’est pas ma ravissante nymphe préférée! Comment vas-tu, ma chère Lily?»

Je me retiens de soupirer. Il se pencha pour me faire un baisemain. Cet Ombre, à la tête de l’Empire du textile, était particulièrement riche, théâtrale et agaçante…
Je retirai ma main juste à temps et répondis brièvement :

«Parfaitement bien… Merci de ta sollicitude, Édouard»

Il avait conservé sa forme humaine, son cache-chimère lui conférant une allure grande et élancée… On aurait dit une sauterelle. Son regard porta sur ma poitrine écailleuse et je lui relevai le menton du bout d’une griffe :

«Mes yeux sont plus hauts…»

Il haussa les épaules en souriant sournoisement :

«Que veux-tu, tu es si séduisante et douce et…»

Il s’arrêta dans son élan lorsque ses yeux se posèrent sur Huan qui se tenait timidement dans mon dos et sourit de toutes ses dents éclatantes :

«Ahhhh, Huan! Toujours aussi jolie!»

Il effectua un mouvement pour prendre sa main et je me plaçais presque jalousement devant ma servante et je répondis, avec un sourire enjôleur, malgré le fait que mon regard carmin se fit plus dur :

«Ose touché à ma liée, Ombre, et je te noierais le plus doucement possible.»

Mon ton était sans équivoque et la menace, très claire. Édouard sourit tout de même, ne semblant pas le moins décontenancé du monde. Il s’exclama, sur un ton faussement déçu :

«Vous les Nymphes et votre possessivité presque maladive… Quel dommage. Enfin bref, à plus tard, ma chère!»

Il nous fit un petit salut de la main avant de retourner s’asseoir avec ses connaissances. Je sentis Huan se relâcher les épaules en soupirant. Je l’a fit asseoir à mes côtés, faisant semblant de reprendre intérêt pour la présentation d’esclaves, alors que du coin de l’œil je surveillais ma suivante, voyant peu à peu des couleurs revenir dans son mignon petit visage.

La jeune adolescente devrait pourtant être habitué depuis le temps qu’elle voyageait avec moi, mais être le centre d’attention l’a rendait toujours aussi nerveuse. Je devais penser à un moyen de remédier à ce problème de timidité…  

« Mesdames et Messieurs, si jamais vous n’avez pas encore trouvé votre bonheur, laissez-moi vous présenter notre petit... euh... corbeau. »

À la mention du corbeau, je relevai la tête et ne put m’empêcher de sourire. Pour une rare fois, Huan prit la parole et commenta :

«Il est encore là, lui?»

Ce n’était en effet pas la première fois que je voyais cet esclave sur scène. D’après les rumeurs qui couraient, il était une véritable catastrophe ambulante et la Reine de la Ruche cherchait par tous les moyens à s’en débarrasser. Il était rare de voir un lié potentiel apparaître deux fois sur la scène des enchères.

Je suivis le regard de l’humain pour apercevoir la Reine en question dans sa loge.

« Mesdames et Messieurs, permettez-moi de me présenter. Je suis Jareth. Je sais bricoler, coudre, cuisiner, dessiner, faire le ménage, préparer le thé et… Et plein d'autres choses ! »

La petite voix fluette de ma liée s’éleva à nouveau à mes côtés :

«Il a osé…non mais!»

La jeune fille s’était déjà retrouvée sur cette même scène, bien des années auparavant, alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille. Elle connaissait les règles strictes de la Ruche, peut-être même mieux que moi. Le fait qu’elle s’indigne de la sorte me faisait presque rire.

Et la pauvre Pandore qui s’échinait à lui faire des signes dans l’ombre

« Quoi ? Je suis pas assez modeste ? »

S’en était trop… J’éclatais de rire, probablement assez fort pour que même l’humain sur scène puisse m’entendre. Il résonnait comme le tintement d’un ruisseau dans la grande salle et plusieurs conversations se turent dans notre loge pour me regarder, comme si j’étais rendue folle.

Je me penchais en direction de Huan, faisant cliqueter et briller les perles et les pierres de ma chevelure et lui dit à voix basse :

«Va retrouver Pandore et donne lui un message de ma part pour sa maitresse. J’aurais peut-être un arrangement à lui proposer pour la soulager de cet esclave qui l’indispose…»

L’écaille brillante sur le front de ma servante, symbole démontrant qu’elle m’appartenait, émit un petit éclat alors qu’elle pencha la tête sur le côté, visiblement intriguée.

«Pas de questions… Vas. Retrouve moi dans la salle 16, je dois aller faire la pré-inspection des
travailleurs avant les enchères commerciales.»


Nous étions très peu à pouvoir participer à cet évènement, même si le publique était invité à regarder. Aujourd’hui, il n’y aurait que sept compagnies qui se disputeraient quatre lots au nombre variable d’esclaves. Nous devions tous les pré-inspecter avant l’enchère pour décider lequel des lots nous plaisaient le plus, avant de miser sur celui-ci. Je devais impérativement ressortir gagnante. Heureusement, je n’étais pas du genre à m’incliner quand j’avais repéré ce que je désirais avoir.  

Elle s’inclina :

«Bien, madame.»

Elle sortit, de son petit pas rapide et je me levais à mon tour. J’inclinais la tête en direction de mes compères et je replaçais une mèche folle derrière mes oreilles en forme de nageoires. Mon regard carmin se posa une dernière fois sur l’esclave, toujours sur scène, avant de sortir de la loge.

Je marchais tranquillement dans le couloir feutré, mes pieds nus résonnaient sur le bois laqué et ciré. Je souris, dévoilant mes dents pointues. La véritable raison de ma venue allait commencer et j’étais prête à écraser n’importe lequel de mes adversaires.
J’entrais dans la salle, alors que la plupart de mes concurrents s’y trouvaient déjà, certains avaient même commencé leurs inspections. Il ne manquait plus que cet énervant Édouard et la Chimère qui dirigeait le commerce du sel.

«Nous avions bien crus que vous ne viendrez pas, Naïada.»

Je souris.

«C’est bien mal me connaitre.»

Tous savaient maintenant que je gagnerais le lot sur lequel je jetterais mon dévolu… et que je leurs ferait payer les autres beaucoup plus cher que ce qu’ils valaient. J’aimais bien faire augmenter les profits de Lothilla de façon substantielle, alors que moi, je paierais toujours le juste prix. Je tirai mon sens des affaires de ma mère… Celui de la manipulation aussi d’ailleurs, même si je détestais en user.

Je commençai mon inspection sommaire. Certains esclaves connaissaient ma réputation et savaient qu’en travaillant pour moi, ils avaient une chance de regagner leurs libertés. Une infime chance, mais elle était tout de même là. C’était pour cette raison que certains me regardaient avec des yeux suppliants, me demandant de les choisir. Malheureusement, même si certains semblaient avoir du potentiel, je devais penser à l’aspect général du lot. Le numéro un et quatre étaient trop petit pour remplir les exigences de ma mère. Le numéro deux avaient trop de mâles ayant plus que la trentaine. Le troisième me semblaient une bonne option. Une quarantaine de travailleurs avec vingt-deux ans d’âge moyen.

Je fis comme si de rien n’était pour que mes compétiteurs ne devine pas lequel j’avais choisis.
Je ferais en sorte de miser sur toutes les enchères pour en faire monter les prix. J’en avais largement les moyens, après tout…  

Et si j’en gagnais plus d’un, alors cela serait la cerise sur le gâteau.

Spoiler:


Dernière édition par Lily Naïada le Dim 4 Sep - 22:02, édité 1 fois
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Ethan Abberline

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptySam 20 Aoû - 19:12

Je fixai la jeune Shaman en attendant ses généreux et bons conseils avant de jeter des coups d’œil vers les esclaves. Est-ce que j’allais repartir d’ici avec un humain ? Est-ce que je pouvais demander s’ils aimaient le thé ou bien carrément faire un concours de thé pour voir qui serait le meilleur ?

« Je… J’ai pour habitude de les observer d’abord. Les humains laissent transparaître beaucoup de leur personnalité inconsciemment. Il… Il suffit de bien les regarder. »

Je me mis correctement en face des Liés et je copiais tel un oisillon la Shaman Ozalee pour observer les humains devant nous. Je me mis à tenir mon menton comme si j’étais en train de faire le choix de ma vie. Est-ce que cela allait être bénéfique pour la suite de mes aventures (quoique très peu passionnante jusqu’ici) si je prenais la deuxième jeune fille ou la troisième ?

« Dites-moi, monsieur, que cherchez-vous chez un esclave, au juste ? Selon la réponse, vous aurez déjà fait la moitié du travail dans votre sélection et… »

La pauvre shaman ne put même pas finir sa phrase que la lumière s’éteignit. Bon sang, on allait avoir un show ! C’était donc ça les ventes privées ?

J’attendais patiemment de voir un faisceau lumineux sur la scène avec un spectacle digne de soi quand je me rappelais que dans le noir, les gens risquaient de me rentrer dedans. Et je devais faire attention à mon cache-chimère.
Ozalee poussa alors un cri et s’accrocha à moi comme si elle avait eu la mort à ses trousses. J’allais lui demandais si elle allait bien mais un Crac résonna dans ma poche… Oups… espérons que ce ne soit pas cassé….

« Cette coupure de courant n’est pas normale… »

« L’obscurité ne me dérange pas. » Dis-je avec un petit air amusé.

Un « Tac » suivit de la lumière soudaine me coupa la parole.


Bon sang, cet endroit aimait couper nos phrases en plein milieu ! Alors qu’une jeune femme faisait ses excuses les plus profondes, je plongeais vers ma poche, touchant l’objet shamanique en sentant qu’il s’était juste fissuré….

Juste fissuré ?!

Je pris un air des plus vexés et commençais à grommeler à l’encontre du vendeur de babiole qui m’avait promis que l’objet n’était pas aussi facilement cassable.

« Quel charlatan… »

Je me rappelais alors de la shaman à côté de moi et je me tournais avec le sourire.

« Oh, ce n’était pas de vous que je parlais mais un de vos confrères ! Il vend des caches-chimères tellement fragile que quand vous m’avez agrippé, l’objet s’est fendu ! Si ce n’est pas honteux ! »

Je croisais les bras tout en gardant un air peiné, les gens honnêtes sont si rares de nos jours… Je me rendis compte alors d’un détail assez surprenant venant de la shaman.

« Au fait, vous avez un très joli visage ! Enfin plutôt bas de visage… Vos lèvres... Vous avez des yeux ? Je demande ça parce que … Oh ! Regardez ! Un nouveau lié ! »

« Mesdames et Messieurs, permettez-moi de me présenter. Je suis Jareth. Je sais bricoler, coudre, cuisiner, dessiner, faire le ménage, préparer le thé et… »

Je me mis à tenir Ozalee par le bras, l’approchant très proche de moi, mon visage affichait une expression toute à fait calme lorsque j’entendais quelqu’un prononcer le mot « Thé ».

« Ozalee ! Il me le faut absolument ! Il sait faire du thé ! C’est fantastique ! Ah, j’ai hâte de boire un bon thé en votre compagnie ! Il fera l’affaire ! Comment on achète Shaman ? »

« ... Et plein d'autres choses ! »

« Pleins d’autres choses ? Oh ! Vous croyez qu’il sait s’occuper de… Euh.. vous voyez les.. Euh… Monstres court sur pattes ? »

J’eu un frisson en imaginant les enfants m’attaquant. J’espérais juste que Ozalee allait comprendre ce que je voulais dire par Monstres court sur pattes.

« Quoi ? Je suis pas assez modeste ? »

« Ozalee, pourquoi ce jeune homme a-t-il donc les yeux rouges ? Il est malade ? Le pauvre, il faut le sauver ! Allons l’acheter ! »

J’entrainai Ozalee avec moi sans attendre ses remarques et je me retrouvais devant ce jeune homme.

« Bon, comment on achète un humain ? » Dis-je avec un air curieux.

Ah, j’allais pouvoir rendre la liberté à ce jeune homme, le sauver d’une vie d’esclavage et il allait pouvoir passer des jours heureux à boire du thé avec…

Je me tournais vers Ozalee avec un air grave.

« Je me souviens pourquoi je suis ici, je dois trouver ma fille ! Vous pouvez m’aider ? »
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Ozalee Fauconnier

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptySam 10 Sep - 21:40

« L’obscurité ne me dérange pas. »

Il avait bien de la chance ! L’obscurité, c’était… c’était plein d’Ombres ! Plein d’Asher ! C’était effrayant !

La lumière revint à mon grand soulagement, puis l’homme se mit à grommeler. Je lui jetais un regard oblique tout en évitant de trop le regarder dans les yeux. Il avait l’air contrarié. Lorsqu’il se tourna à son tour vers moi avec un sourire, je me détournais aussitôt en tortillant mes mains. Je ne savais pas quoi dire…

« Oh, ce n’était pas de vous que je parlais mais un de vos confrères ! Il vend des caches-chimères tellement fragile que quand vous m’avez agrippé, l’objet s’est fendu ! Si ce n’est pas honteux ! »

Je fronçais les sourcils, scandalisée, mais il ne le vit sans doute pas à travers l’épaisseur de ma frange. Malheureusement, beaucoup de Shamans vendaient des Cache-Chimères sans se soucier de la qualité, mettant plutôt l’accent sur un prix peu élevé. Beaucoup de consommateurs se laissaient ainsi piéger. Dargo aurait été écœuré par ce genre de comportement. Enfin… Dargo n’aimait pas les Cache-Chimères de toute façon… Parfois, je me demandais ce qu’il aimait réellement… à part lui-même.

Un soupir fendit mes lèvres au moment où l’homme prenait de nouveau la parole :

« Au fait, vous avez un très joli visage ! Enfin plutôt bas de visage… Vos lèvres... Vous avez des yeux ? Je demande ça parce que … Oh ! Regardez ! Un nouveau lié ! »

Je rougis violemment, touchant mes lèvres du bout des doigts tout en gémissant intérieurement. Que devais-je répondre ? Est-ce qu’il se moquait de moi ? Je n’avais pas un joli visage, je n’avais jamais eu un joli visage ! Même sous ma forme de Chimère je portais un masque pour dissimuler mes traits ! Même aux yeux de mes pairs, je n’étais pas belle. Lorsque je m’étais mise à confectionner mon propre Cache-Chimère, j’avais décidé de ne pas me transformer en beauté humaine. Et je masquais toujours mes yeux. Je crois que j’avais peur de montrer tout ce qui pourrait refléter mes émotions. La seule personne à laquelle j’aurais pu dévoiler mon visage était… Bref, peu importe.

Je me ressaisis en entendant la voix d’un futur Lié, celui qui avait attiré l’attention de mon volubile interlocuteur.

« Mesdames et Messieurs, permettez-moi de me présenter. Je suis Jareth. Je sais bricoler, coudre, cuisiner, dessiner, faire le ménage, préparer le thé et… »

Je comptais les différentes aptitudes de l’humain sur mes doigts, lorsque l’homme –dont je ne connaissais toujours pas le nom- sembla au bord de l’explosion. On aurait dit qu’il se trouvait dans ces casinos où les gens se laissaient prendre aux multiples jeux.

« Ozalee ! Il me le faut absolument ! Il sait faire du thé ! C’est fantastique ! Ah, j’ai hâte de boire un bon thé en votre compagnie ! Il fera l’affaire ! Comment on achète Shaman ? »

Je retins un nouveau gémissement effrayé. Je n’avais pas le temps de réfléchir !

Lothilla adorerait cet individu…

« Je… il faut… hem… »

« ... Et plein d'autres choses ! »

« Pleins d’autres choses ? Oh ! Vous croyez qu’il sait s’occuper de… Euh.. vous voyez les.. Euh… Monstres court sur pattes ? »

Je tortillais de nouveau mes doigts en le regardant, la bouche entrouverte tel un poisson qui sort de l’eau. Des « monstres court sur pattes » ? Qu’est-ce que c’était ? Moi que l’on surnommait –à raison- « Celle-qui-sait », j’étais face à quelque chose que je ne savais pas. Je penchais la tête sur le côté en observant mon interlocuteur. Cet homme devait être quelqu’un de cultivé.

« Les mon… »

Un rire éclata soudainement dans la salle, me collant des frissons. C’était un rire maléfique… J’étais sûre qu’il s’agissait d’un rire maléfique ! Dans un endroit comme celui-ci, cela ne pouvait qu’être un rire maléfique !

Mon attention se reporte alors sur l’humain, lequel avait baissé ses yeux vers le sol de façon subite. Néanmoins, j’avais eu le temps d’apercevoir leur éclat si inhabituel pour des humains.

« Ozalee, pourquoi ce jeune homme a-t-il donc les yeux rouges ? Il est malade ? Le pauvre, il faut le sauver ! Allons l’acheter ! »

En fait, il ignorait aussi beaucoup de chooos…. Je me fis subitement entraîner par l’homme. Aussitôt, mes muscles se raidirent, crispés par la peur. Je n’étais pas habituée à ce que l’on me pose des questions sans attendre mes réponses. Ni qu’on me touche. Sans savoir d’où venait ce réflexe étrange –peu efficace avouons-le- je me mis en apnée.

« Bon, comment on achète un humain ? »

« Et bien, hem… », dis-je tout en relâchant l’air.

Je n’eus pas le temps de finir –si tant est que j’ai commencé un jour- car l’homme me coupa la parole pour la énième fois.

« Je me souviens pourquoi je suis ici, je dois trouver ma fille ! Vous pouvez m’aider ? »

Cette fois-ci, il semblait réellement attendre ma réponse. Sous pression devant cet intérêt soudain pour mes futures paroles, je commençais à entortiller mes cheveux autour de mes doigts.

Il fallait que je refuse. Je n’étais pas venue pour ça. Après tout, rien ne m’obligeait à aider cet olibrius qui m’avait sauté dessus, m’assommant de questions diverses. Maintenant, il ne me restait plus qu’à trouver la formule adéquate pour ne pas le vexer.  

« D’accord… »

…. Non ! Pourquoi avais-je répondu cela, je ne voulais pas ! Je ne devais pas !

Je pris une grande inspiration avant de me tourner vers l’homme.

« Déjà, quel est votre nom ? Je ne sais même pas comment vous nommer ou m’adresser à vous. »

Je fis une pause, avant de déclarer d’une traite :

« Moi, je-suis-Ozalee-Fauconnier-apprentie-de-Dargo-le-Sage-et-je-tiens-un-salon-de-thé-ésotérique-dans-les-Bas-quartiers. »

Je ralentis après m’être rendue compte que j’étais essoufflée. Je tentais de reprendre contenance, baissant soudainement la voix tout en continuant de tortiller mes mèches.

« Si vous voulez un Cache-Chimère de qualité, je pourrais vous en fabriquer. La qualité a un prix mais vous ne le regretterez pas. »

Puis je pointais timidement du doigt le jeune homme sur l’estrade.

« Vous… vous ne voulez plus l’acheter ? Vous faites bien, car cet homme… il a été maudit par l’un des miens. C’est pour ça… enfin, c’est à cause de ça que… que ses yeux… qu’ils sont rouges. Même si vous l’achetez, je doute que puissiez le sauver. »

Je me raclais soudainement la gorge, avant de dégager quelques petites mèches de ma frange. Peu de Chimères ici songeaient à aider les humains. Généralement, elles se moquaient bien de ce qu’ils pouvaient ressentir. Un humain était un humain. Cet Ombre les considérait visiblement d’une autre manière. Je me rappelais soudainement de ce qu’il avait dit sur mon visage.

« Vous avez l’air d’avoir bon fond… du coup, je veux bien vous aider à trouver votre fille. Est-ce qu’elle fréquente souvent la Ruche ? Elle achète des esclaves ? Quel est son nom ? A quoi ressemble t-elle ? Que sont les monstres court sur pattes ? »

… J’observais un long silence sans bouger d’un cil, avant de déclarer subitement de but en blanc :

« Je pose trop de question, non ? »
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Ethan Abberline

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MessageSujet: Re: Les Rois des enchères ! [RP OUVERT]   Les Rois des enchères ! [RP OUVERT] EmptyMar 30 Jan - 16:25

« D’accord… »

Ah, la shaman était un véritable don du ciel ! Ou de sous la terre… ça dépendait comment on voyait le monde des chimères. Il fallait peut-être que j’y aille un jour, je n’avais malheureusement aucun souvenir d’avant ma rencontre avec ma fille… et du sang… dans ma bouche…Je déglutis comme si j’avais encore le gout métallique, sentant des sueurs froides.

« Déjà, quel est votre nom ? Je ne sais même pas comment vous nommer ou m’adresser à vous. »

Je me raidis soudain, comment avais-je put oublier de me présenter alors que j’avais emporté Ozalee malgré elle dans mon incroyable quête.

« Moi, je-suis-Ozalee-Fauconnier-apprentie-de-Dargo-le-Sage-et-je-tiens-un-salon-de-thé-ésotérique-dans-les-Bas-quartiers. »

J’écarquillais les yeux devant ce trop-plein d’information, cela devait prendre beaucoup de place sur sa carte d’identité... Enfin si elle en avait une.. Ou alors sur sa carte de visite. Je me demandais si ma nouvelle amie (j’allais peut-être trop vite en besogne ?) allait s’effondrer sous le manque d’oxygène. Elle commençait à se tortiller les cheveux et je la fixais avec de grands yeux, attendant peut-être une révélation, une réponse à mes trop nombreuses questions.

« Si vous voulez un Cache-Chimère de qualité, je pourrais vous en fabriquer. La qualité a un prix mais vous ne le regretterez pas. »

Ah oui ! La petite fiole ! Je sortis ma cache-chimère de la poche de ma chemise, la gardant dans la main pour lui montrer plus tard. Ou alors… peut-être qu’avec un peu de scotch, ça serait comme neuf… Huuuum… Je devais peut-être mettre la main au porte-monnaie plutôt que d’essayer d’éviter de payer.

« Vous… vous ne voulez plus l’acheter ? Vous faites bien, car cet homme… il a été maudit par l’un des miens. C’est pour ça… enfin, c’est à cause de ça que… que ses yeux… qu’ils sont rouges. Même si vous l’achetez, je doute que puissiez le sauver. »

Ah, voilà donc le grand et terrible pouvoir des Shamans. Donner des conjonctivites aux humains ! … non, je me trompais… ça devait être plus compliqué que ça ! Que je puisse ou non le sauver n’était pas la question, je devais d’abord tenter de le sortir de là et après j’aviserais, comme d’habitude ! Elisabeth ou Lilly pour les intimes me gronderait peut-être si je le ramenais chez elle, comme la fois où j’avais apporté ce gros chien… Qui en fait était un loup… Et puis, il devait surement être capable de s’occuper des petits monstres… Juste le temps que j’arrive à prendre le thé avec ma chère Lilly !

« Vous avez l’air d’avoir bon fond… du coup, je veux bien vous aider à trouver votre fille. Est-ce qu’elle fréquente souvent la Ruche ? Elle achète des esclaves ? Quel est son nom ? A quoi ressemble-t-elle ? Que sont les monstres courts sur pattes ? »

Je plissai les yeux en tentant de remettre les questions dans un ordre d’importance…

« Je pose trop de question, non ? »

« Non au contraire ! » Dis-je en riant.

Je fis une petite courbette avant de me relever.

« Je suis désolé de ne pas avoir un nom aussi long que vous, je suis simplement Ethan le Wendigo. »

Je posais ma main sur mon menton, me grattant en essayant de formuler une réponse logique.

« Je suis un très mauvais père… Je suis à la recherche de ma fille mais je ne sais pas à quoi elle ressemble ni même si c’est vraiment une fille en fait... A vrai dire, j’ai trouvé un bébé humain il y a longtemps dans les plaines anglaises et je n’ai pas pensé à vérifier ce que c’était avant de le déposer devant un orphelinat. Mais je sais que mon enfant est dans cette ville ! Je le sens ! Voyait ça comme un instinct paternel ! Un sixième sens... »


Je posais mes mains sur les épaules de la shaman, la regardant sombrement. Elle n’avait certainement jamais subit le courroux de ces… choses.

« Pour ce qui est des monstres courts sur pattes. Ce sont les choses les plus terrifiantes et cruels que vous pouvez rencontrer. Je ne sais pas encore comment l’être humain arrive à les supporter…. »

Je me tus, levant le regard vers le plafond en essayant de trouver comme lui expliquer de façon plus… subtil… Mais il fallait qu’elle comprenne, qu’elle sache que c’était un véritable fléau et que j’avais raison d’en avoir autant peur !

« Ce sont des petits êtres cupides, qui aiment hurler à te faire saigner des oreilles… Ils adorent crier ton nom et n’hésite pas à te poursuivre sur une très grande distance. Ils travaillent seuls ou en groupes mais le pire… Le pire ! C’est quand ils ne font plus de bruit… Là, tu sais que des choses horribles vont arriver. »

Je m’approchais de son visage, moitié du visage, bas de visage, menton, bref ! J’étais proche d’elle… regardant son rideau de cheveux comme si j’arrivais à voir ses yeux.

« Ce sont les êtres les plus dangereux sur terre, plus dangereux que nous chimères… Ce sont des… enfants ! »

Je me relevais soudainement, regardant autour de moi en ayant peur qu’il en apparaisse un. On ne savait jamais, ils étaient tellement vicieux et rapides ces petits trucs.

« Mais avant de parcourir la ville à la recherche de ma ville, achetons ce pauvre… hum… pigeon ? C’est quoi cette idée de donner des noms d’oiseaux… Attendez-moi là, je reviens de suite ! »

Je lui fis un petit signe et me dirigeais vers le rebord de l’estrade, fixant la jeune fille qui avait tenté de faire les présentations. Je fis un sourire quand elle me remarqua et s’approcha de moi, descendant les quelques marches pour arriver au niveau de mes épaules.

« Vous avez besoin de quelque chose Monsieur ? »

« Oui, je voudrais acheter ce jeune homme. »

« Euh… Celui-ci ? Jareth ? »

La jeune femme sembla un peu confuse, elle me fixa en fronçant les sourcils.

« Oui, Jareth si tel est son nom. »

« Vous êtes sûr ? »

« Evidemment. »

Elle sembla aussi heureuse que perplexe et alla me parler quand une autre demoiselle s’approcha rapidement vers nous. Elle me regarda et je la reconnus comme étant celle qui m’avait fait entrer peut avant, la nouvelle arrivante fit un signe à l’autre fille qui remonta sur l’estrade et commença à préparer les ventes des humains.

« Pardon de vous interrompre monsieur, je m’appelle Pandore. Je suis désolé de vous dire cela mais le… corbeau a déjà était acheté. »

« Quoi ? Par qui ? »

Je me sentais bizarre… Comme si j’avais raté la chance de ma vie. C’était donc ça de perdre aux enchères.. Enfin, si elles avaient commencés. Je tournais ma tête vers Ozalee un peu plus loin, affichant un air triste pour qu'elle comprenne que rien ne se passait comme prévu.

« Malheureusement, je ne peux pas vous le dire. Règle de confidentialité. »

« Je… Je double le prix ! »

« Vous ne pouvez… quoi ? Non, nous avons quasiment conclu l’accord. »

« Mais vous ne l’avez pas encore totalement fait. Ce qui veut dire que je peux surenchérir. Vous n’allez pas me dire que cela n’est pas dans les règles. »

La prénommée Pandore se balançait d’un pied sur l’autre, semblant avoir qu’une seule et unique envie. Partir. Elle soupira enfin en sortant un papier de sa poche et écrivant un numéro avant de me le tendre tout en fixant Ozalee du coin de l’oeil.

« Allez dans cette pièce en attendant que je demande à Dame Lothilla ce qu’il faut que je fasse. Les boissons vous sont offertes. »

« Oh, merci infiniment, Pandore. »

Le rouge lui monta au joue et elle fit une rapide révérence avant de se diriger vers la porte. Je regardais le papier, Salle 13 avant de le fourrer dans ma poche avec mon cache-chimère. Je devais retrouver Ozalee pour continuer nos aventures et je marchais rapidement vers elle.

« Ozalee, apprentie de Dargo. Allons tout de suite dans une salle où nous pourrons sauver ce jeune homme. Cela sera notre premier pas dans notre longue quête pour retrouver ma fille… ou fils… »

Je m’arrêtais devant la porte et je tournais mon regard vers elle.

« Hum… la salle 13 est par où ? »




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